Tricotes-moi une planète

So every once and a while I fully intend on having guess writers for this crazy thing called blog. This is the first. Thanks Katherine

-By Katherine Sullivan-
Afin de conserver un brin d’équilibre mental au centre de ce chaos qu’est la grève des autobus d’Ottawa, j’ai du me trouver un passe-temps agréable, afin de braver les bouchons sur la pont, coincée entre un personnage jasant de ses problèmes de couple sur son blackberry et un groupe de jeunes filles discutant le dernier épisode de Loft Story. La classe, je vous dis. J’ai donc essayé la lecture, mais la nausée me monte rapidement à la gorge, et je ne voudrais pas ruiner le manteau de poil de la dame à mes côtés. Les devoirs? Eh bien, je peux vous assurer que compléter un devoir d’harmonie dans l’autobus ressemble à essayer d’enfiler une aiguille dans le noir. Par la suite, il reste l’option de la musique, qui ne me suffit pas. Texter des amis pendant plus d’une heure? Bonjour la tendinite du pouce! C’est alors qu’en faisant un brin de ménage, je retrouvai une douce moitié, disparue depuis bien longtemps : mon tricot. Eh oui, j’avais débuté un foulard, sans toutefois avoir pu le terminer. C’est ainsi que débuta toute une aventure. Bon bon, j’en entends déjà qui rouspètent. Mais voilà, lorsque je tricote, ma posture s’améliore, mon corps se détend et j’oublie complètement ce qui arrive autour de moi. Donc, bouchon sur le pont? Pas de problème, mon ami, amplement le temps de compléter quelques rangées de plus. Une petite musique douce me caressant les tympans, et une laine chaude m’occupant les doigts.

Bon, ce n’est pas l’orgie des sens, on s’entend. Mais j’ai pu en tirer quelques leçons. Il peut être bien facile d’échapper une maille (surtout dans l’autobus) sans y prendre garde. Ce n’est qu’après quelques rangées plus tard qu’on remarque un trou béant. Quelle déception! Bon, c’est ici qu’un choix s’impose. On peut continuer et réparer le tout plus tard avec un peu de fil et une aguille, ce qui cachera bel et bien le trou, mais aura l’air d’une petite cicatrice. Ou bien, on peut défaire quelques rangées et réparer les dégâts. La deuxième option est un brin plus longue, mais nous permet d’avoir un foulard parfait. Avec un peu de recul, on peut comparer notre planète à un foulard. Le hic est que ce dernier se transmet de génération en génération. Chaque grand-mère a sa propre façon de tricoter, certaines prennent le temps de réparer les dégâts des autres, d’autres ne font qu’en ajouter. Quelle fierté auriez-vous à porter une paire de bas troués?

Enfin, imaginez, seulement un instant, que tout ce qui vous entoure a été créé par vous ou un proche et qu’il vous est possible de tout réparer, avec un peu de temps et de volonté. Allez, tricotez-moi une belle planète.

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