Vivre sans déchets: gagnant

Recycling, winner, trophy

Mon introduction dans l'univers du mouvement environnemental est assez plate comme histoire : ma tante travaille dans le même édifice que la Saskatchewan Environmental Society. Elle m’avait perçu comme un jeune militant potentiel déjà à l'âge de 11 ou 12 ans, et donc elle m'a amené au boulot un jour.
Mon premier souvenir en tant qu’« écologiste officiel » a lui aussi peu d'allure : je siégeais à un comité de planification de ladite organisation sans but lucratif. Je crois que ma première vraie tâche était d'appeler la compagnie qui gère les publicités sur les autobus de Saskatoon (ma voix avait encore à mûrir--la honte).

Neuf ans plus tard et je me trouve au Centre de développement durable à l'U d'O. Comme simple bénévole, d'ailleurs. Et un jour, à un atelier, on me demande si je me soumettrais à l'engagement de vivre sans déchets. N'ayant jamais eu l'aptitude qu'a l'individu moyen de dire non, je dis oui. Et voilà ! Deux, peut-être trois mois plus tard et, malgré tout département de marketing et tout fabricant de collations en sachet, je me suis conservé. Malgré eux. Vive l'esprit libre !

L'était-il pénible, l'engagement ? Non, pas autant que ça. Comme j'ai dit à Christine Bérubé au moment de ma conscription, je menais déjà une vie passablement éco. Je mange d'habitude chez moi et apporte de quoi à manger à l'université tous les jours. Ça en soi épargne beaucoup de déchets potentiels. J'achète autant que possible en vrac à l'épicerie, je mange peu en premier lieu, je suis végétarien, je ne me brosse jamais les dents (je blague), je n'ai aucune amante (pensez-y un instant) et je n'ai pas fait du magasinage depuis presque un an. 


Vous voyez, pas dur. J'ai aussi quelques avantages. Je vis tout seul avec ma chatte et fais donc toute décision moi-même. Nous sommes aussi chanceux à cet égard de vivre à Ottawa (Hull, j'en sais rien malheureusement), une ville avec un système de compostage et recyclage raisonnable. Je vous dis, ce n'est pas pareil en Saskatchewan. Le recyclage là, ça « suce ». 

Une information en particulier m'a sauvé la vie : le recyclage de plastique sur le campus, non comme le système municipal, accepte littéralement toute forme de plastique. Un fardeau de moins !

L'était-elle savante, la décision de le faire ? Oui, il va sans dire. Une maxime que nous partageons tous est de se comporter tel que l'on veut que les autres se comportent. Pour reprendre une anecdote de Christine, quelle horreur il serait si tout le monde devait traîner leur propre poubelle toute la journée longue ! Il serait humiliant combien de déchets que l'on produit.

En partie, j'ai accepté le défi pour la même raison que je continue d'être pescetarien (végétarien, si vous voulez), quoique je ne prenne pas plaisir au goût d'animaux morts quand même. Je ne crois pas que la consommation de viande doit être forcément interdite, mais tant qu'il y a autant de gens qui en prennent trop, je me vois dans l'obligation de n'en manger aucune afin de rééquilibrer la situation. De même, il y a trop de déchets, donc même s'il me faut quelques sacrifies, il vaut la peine.

Il ne faut pas nécessairement s'inscrire pour embarquer dans un tel projet personnel. Vous pouvez commencer tout de suite ! Le moins de gaspillage que mon existence suscite, le mieux que je me sens. C'est aussi simple que ça.

Student, recycling bin, pondering, uOttawa

~Alex Jürgen Thumm - 1ère année en science politique et philosophiephoto credit - jonathan rausseo

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